Leguide.info: dans le but de conserver le pouvoir, Alpha CondĂ©, prĂ©sident « dĂ©mocratiquement Ă©lu » en 2010, finira par remettre en cause la dĂ©mocratie. En mars 2017, dans son discours Ă l’occasion de lâouverture de la deuxiĂšme ConfĂ©rence internationale sur lâĂ©mergence de lâAfrique, il dĂ©clarait que « lÂŽAfrique doit s’approprier son vocabulaire, sa dĂ©mocratie, ses droits de lÂŽHomme, sa bonne gouvernanceâŠÂ«Â
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— Facely KonatĂ© (@FacelyKonate1) September 22, 2023
Dans le but de conserver le pouvoir, Alpha Condé, président "démocratiquement élu" en 2010, finira par remettre en cause la démocratie. En mars⊠pic.twitter.com/6Pec2sY3CH
Le 05 septembre 2021, il est renversĂ© par le #CNRD dirigĂ© par le colonel Mamadi Doumbouya. Ce dernier dĂ©nonce la mal gouvernance, la personnalisation de la vie politique, la restriction des libertĂ©s fondamentales⊠Bref, il estime que les principes dĂ©mocratiques sont bafouĂ©s. Et comme par magie, deux ans aprĂšs et alors qu’il n’y a aucune lisibilitĂ© sur le processus de retour Ă l’ordre constitutionnel, le colonel trouve lui aussi que la « democrarie Ă l’occidentale n’a plus sa place en Afrique. » Il lÂŽĂ fait savoir jeudi 21 septembre 2023 en marge de la 78Ăšme AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale de lÂŽONU.
Comme Alpha CondĂ© qui avait demandĂ© Ă l’Ă©poque de « couper le cordon ombilical » avec l’ancienne puissance coloniale, Doumbouya annonce aussi la fin de « lÂŽAfrique Ă papa, la vieille Afrique ».
Pour justifier son troisiĂšme mandat, Alpha CondĂ© s’attaquait Ă©galement aux pays occidentaux qui, selon lui, ferment les jeux sur certaines situations ailleurs et condamnent les mĂȘmes faits quand il s’agit de la #GuinĂ©e. Il lÂŽa rĂ©itĂ©rĂ© dans une interview accordĂ©e au Journal le Monde en octobre 2019 en ces termes : « Il peut se passer des choses beaucoup plus graves dans le monde et on ne dit rien. » Avant d’ajouter : « Nous sommes trĂšs portĂ©s sur notre indĂ©pendance et notre souverainetĂ© depuis 1958. La dĂ©mocratie, câest la voix du peuple. Si une partie veut et une autre ne veut pas, on ira au rĂ©fĂ©rendum. »
Aujourd’hui, le Colonel est sur le mĂȘme chemin. A lÂŽONU, l’ancien lĂ©gionnaire français a fait une demande Ă©tonnante Ă la communautĂ© internationale : « Nous serions reconnaissants de nous faire confiance et de nous laisser mener notre barque comme vous l’avez permis dans certaines rĂ©gions du monde : en Asie, au Proche Orient et Moyen Orient. » Pour Doumbouya, les pays africains sont « suffisamment matures pour dĂ©finir nos prioritĂ©s, pour concevoir notre propre modĂšle [dĂ©mocratique] qui corresponde Ă notre identitĂ©, Ă la rĂ©alitĂ© de nos populations, Ă ce que nous sommes tout simplement. »
A cette allure, il faut s’interroger sur les « vrais motifs » du putsch du 5 septembre 2021. De toutes les façons, c’est le Premier ministre malien, Choguel MaĂŻga qui a raison : « Les discours patriotiques et nationalistes peuvent tenir un an, deux ans, trois ans⊠Mais sur la durĂ©e, c’est l’Ă©conomie qui tient. (âŠ) Il faut bien travailler et quitter Ă temps avant dâĂȘtre renvoyĂ©. »
Facély Konaté, journaliste